Une femme endormie veille sur mon village
Depuis la nuit des temps
Allongée, les seins nus, le menton dans les nuages
Cheveux épars, entre chênes et fleurs des champs
Une main posée sur le val, négligemment
Une femme endormie veille sur mon village
Altava, ensevelie sous la poussière du temps
Mère de Salammbô, héros de Carthage
Elle ressurgit de ma mémoire sauvage
Et je crie : « Ave Cesar », me voilà !
Une femme endormie veille sur mon village
Se retourne la nuit, retourne mon histoire
Engloutie, nihilée, celle que je ne peux voir !
Mon aïeule est là ! Je la vois dans mon cauchemard
Et je crie : « Ave Cesar », me voilà !
Une femme endormie veille sur mon village
Me sourit la nuit, à travers les âges
Tresse mes habits, m’habille de voilages
Je porte ma broche, mes sandales volagent
Et je crie : « Ave Cesar », me voilà !
Une femme endormie veille sur mon village
Elle pleure la nuit, je pleure ma nuit
Mes sens endoloris, ma conscience endormie
Une main posée sur le val, me caresse…
Et je crie : « Ave Cesar », me voilà !
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